L’association « Le Kibboutz de Paris » et la «Fédération des Juifs noirs ».

 

Une rencontre, une collaboration effective depuis plus de deux ans.

La création de l’État d’Israël a inauguré une méta-communauté [1] inédite dans l’histoire du peuple juif.

Toutes sortes de juifs et non-juifs y coexistent, tant bien que mal car le microcosme israélien connaît les mêmes difficultés culturelles et socio-économiques que le macrocosme du monde.

Israël relève ces défis culturels et socio-économiques avec inventivité, et le kibboutz, qui se réinvente depuis 1909, en est le meilleur exemple.

Le kibboutz est un chemin de vie né de rencontre de la transmission juive avec les idées anarchistes et communistes du XIXe.

« Le kibboutz est la manière de vivre la plus juste et la plus honnête du monde. Depuis le XIX e siècle, il n’y a pas eu de plus noble, de plus dévouée et de plus brillante tentative de trouver un modèle de vie qui répond réellement au désir d’une personne d’être libre, honnête et utile. »

Shimon Peres

On trouve en Israël des kibboutz religieux, traditionalistes, athées, mettant en avant ou pas l’écologique, la possibilité de salariat, de vie rurale et/ou citadine (« le kibboutz urbain » depuis 1987), de coexistence entre juifs et arabes israéliens, religieux et non religieux, etc.

Le monde kibboutzique est une méta-communauté à l’intérieur de celle d’Israël.

A l’instar d’Israël et du monde kibboutzique, les juifs noirs sont une méta-communauté émergeant des quatre coins du monde qui réunit une incroyable diversité identitaire avec son lot de difficultés, de richesses et d’inventivité.

Pour en savoir plus sur les Juifs noirs, cliquez ici.

Le peuple juif, originellement semi-nomade, est porteur d’une transmission fertilisée par l’acculturation.

Le judaïsme noir relance la transmission juive dans ce qui fait sa force: une compétence unique en matière d’acculturation [2]

Depuis la destruction de ses deux Temples et son entrée dans le semi-nomadisme, le peuple juif s’intègre fructueusement sans jamais se dissoudre au sein des collectifs qu’il habite pour un temps.

Il s’en nourrit et s’y renouvelle autant qu’il imprègne et contribue.

Les fruits uniques autant que vivifiants de son acculturation apparaissent à ceux qui étudient tant la pensée et l’histoire juives que la culture et l’histoire des peuples qui l’ont accueilli, toléré, persécuté et chassé se privant alors de ses apports.

Le peuple juif pourrait tenir de cette exceptionnelle compétence à l’acculturation sa vitalité et son cap envers et contre les épreuves traversées depuis sa dispersion en l’an 70 de l’ère chrétienne.

Ainsi, Guershoon Nduwa, Président de la Fédération Internationale Des Juifs Noirs, parle-t-il de l’identité juive noire : « Nous sommes des Africains de culture juive et nous aimons la diversité de notre religion. Nous respectons toutes les communautés qui préservent leurs cultures anciennes pour la préservation de la dignité humaine. Nous souhaitons et œuvrons pour la paix et la prospérité sur le continent Africain, et en faisant cela, nous nous sentons dans la continuité de notre noble héritage hébraïque. Ce phénomène est l’exemple parfait de la richesse qui compte le plus pour les Juifs Noirs, qui est la richesse culturelle. »

Il poursuit sur la nécessité d’une méta-communauté en France : « En France, la communauté juive va-t-elle enfin sortir du duel coutumier « Séfarade / ashkénaze » et accepter une autre composante, celle des Juifs Noirs ? L’histoire nous apprend à ouvrir notre regard, à prendre la mesure de ce tour de force : balayer des siècles d’idées reçues génératrices d’exclusion de l’autre. Les minhagim (coutumes) sont une richesse prodigieuse pour la communauté juive mais nous devons apprendre à en exploiter les remarquables énergies tout en privilégiant les valeurs communes qui font fonctionner nos communautés, sous peine de favoriser l’éclosion de nouvelles intolérances. Lorsqu’elles ne suivent pas les évolutions de la société, les coutumes deviennent des obstacles au bien-être des individus qui les subissent. Comment dépasser et transcender ces coutumes pour réaliser le vivre ensemble ? Nous pensons paradoxalement que nous sommes dans une conjoncture favorable où l’on peut reconstruire une certaine unité communautaire autour d’axes importants comme les questions liées à la Thora, l’étude et le vivre ensemble. Pour répondre à ce genre d’initiatives, il faut évidemment avoir des actions, des projets, qui rompent avec la logique qui a produit ces phénomènes. »

 Extrait de: Guershon Nduwa. « Manifeste des Juifs Noirs. » iBooks. https://itunes.apple.com/fr/book/manifeste-des-juifs-noirs/id1162600510?mt=11

Le mouvement kibboutzique dont le kibboutz de Paris en France rejoint cet appel de Ghershoon Nduwa à la concrétisation d’une méta-communauté juive en France, proactive, respectueuse de la diversité des cultures qui la constitue, et porteuse de projets suivis d’actions.

Les représentants de ces deux associations se sont donc rencontrés et œuvrent depuis plus de deux ans à la mise en commun de leurs activités et actions.

[1] La métacommunauté est à l’origine un concept écologique qui définit un ensemble de communautés locales liées par la dispersion de plusieurs espèces potentiellement en interaction.

La « Meta-communauté » est un cadre unificateur qui intègre et réconcilie les nombreuses tendances disparates au sein d’une communauté, c’est a dire un processus de détermination de la façon dont la communauté doit se comporter dans une situation nouvelle face à un cadre décontextualisé.

La méta-communauté pourrait décrire une communauté kibboutznik où les variétés de coercition sociale ne sont plus considérées comme des modèles figés. Ceux qui ne sont pas familiers avec la communauté kibboutznik devraient noter qu’il est parlé des communautés comme aspect de la modernité.

(Note de Guershon Nduwa sur un cours du professeur Richard Hayoun z »l Langues’O. Histoire d’Israël 2003)

[2] L’acculturation désigne les phénomènes (transport d’idées, de folklores, conversions spontanées, unions mixtes, enfants métissés, etc.) qui résultent du contact pacifique, continu et direct de groupes d’individus porteurs de cultures différentes, ainsi que les changements dans les cultures originales en jeu acquis dans le cadre de ces contacts.

Nous tenons au terme d’acculturation qui renvoie à une identité « patchwork », forte et heureuse de ses diversités qui s’enrichissent les unes des autres.

Cette coexistence n’aboutit pas à un métissage dans le sens de mélange et disparition de l’une ou l’autre des cultures mais au contraire, à des productions dynamiques, intelligente et coexistant en bonne intelligence, bref, innovantes, qui vitalisent chaque transmission.

Pour tout comprendre sur le judaïsme noir :

https://www.youtube.com/watch?v=M7ZTsg9yhs4

Léa Schwartz

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À propos du Kibboutz de Paris :

« Le Kibboutz de Paris » est un kibboutz en construction. Il sera le premier kibboutz existant, de type « rurbain ». C’est également le nom de l’association à but non lucratif dont le but est de promouvoir un mode de vie inspiré du kibboutz classique et du kibboutz urbain:  le «kibboutz rurbain». Cette association a été fondée en juillet 2018.

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